Qu'est-ce que tu FOU là ?


Adapté de« Psychiatrie Déconniatrie » de Serge VALLETTI, inspiré de FrançoisTOSQUELLES / Adaptation : Eric RAPHAEL


"Le point de départ, c'est ce que nous raconte François Tosquelles. Il parle de sa vie, de sa manière de considérer "les fous". De sa façon de les prendre en considération. Disons avec une sorte de respect ! J'ai cru comprendre, en le lisant, qu'il avait très peur de les abîmer. Qu'il fallait plutôt se couler dans leurs pensées, les caresser très délicatement dans le sens du poil pour avoir une chance, non pas de les remettre dans un soi-disant bon chemin, mais plutôt réussir à soi-même marcher à leur côté sur les chemins de cette soi-disant folie".  

Serge Valletti

"Je prends constamment appui sur le sol de l'enfance, c'est de là que j'avance avec le plus de certitude. Il importe de retrouver les cailloux que l'enfance a laissés, eux seuls permettent de ne pas s'égarer dans les dédales de la vie adulte."

François Tosquelles


Pas d'histoire dans ce spectacle, mais ce spectacle est une histoire de rencontres...

Rencontre de la parole de Tosquelles et de l'art des mots de Valletti ; rencontre de la Catalogne et de Marseille, de l'Italie et du Midi Toulousain ;
rencontre de toutes les couleurs et les senteurs des rivages du Sud ; rencontre de la folie et de la poésie ; rencontre de personnages tous
principaux ; rencontre de gentils méchants et de méchantes gentilles ; rencontre de la joie  et de la douleur, de l'humour et de la souffrance; rencontre d'un texte hors normes et de la folie de quelques grands dysférents ;

Rencontre de l'homme et de son humanité.

PAROLES DE TOSQUELLES

" Sans la reconnaissance de la valeur humaine de la folie, c'est l'homme même qui disparaît... "

 "La qualité essentielle de l'homme c'est d'être fou. Et que tout le problème c'est de savoir comment il soigne sa
folie. Si vous n'étiez pas fou, comment voulez-vous que quelqu'un soit amoureux de vous, pas même vous. Et que les fous que l'on met dans les asiles psychiatriques, c'est des types qui ratent leur folie. L'essentiel de l'homme c'est de réussir sa folie... "

"Ce qui caractérise la psychanalyse, c'est qu'il faut l'inventer.

L'individu ne se rappelle de rien. On l'autorise à déconner. On lui dit « Déconne, déconne mon petit ! ça s'appelle associer. Ici personne ne te juge, tu peux déconner à ton aise». Moi la psychiatrie, je l'appelle la DECONNIATRIE.

Mais pendant que le patient déconne, qu'est -ce que je fais ? Dans le silence ou en intervenant, mais surtout dans le silence: je déconne à mon tour. Il me dit des mots, des phrases. J'écoute les inflexions, les articulations, où il met l'accent, où il laisse tomber l'accent ... comme dans la poésie. J'associe avec mes propres déconnages, mes souvenirs personnels, mes élabo­rations. Je suis presque endormi, il  est presque endormi. On dit au type: «Déconne»

Mais ce n'est pas vrai, il s'allonge, il veut avoir raison, il fait des rationalisations, il raconte des histoires précises du réel.

IL NE DÉCONNE JAMAIS.

Par contre, moi, je suis obligé de déconner à sa place. Et avec ce déconnage, je remplis mon ventre. Et alors, de temps en temps, je me dis: «Tiens, si je lui sortais ça maintenant, une petite interprétation.»"


"J'ai toujours eu une THEORIE: Un psychiatre pour être un bon psychiatre doit être étranger ou faire semblant d'être étranger. Ainsi, ce n'est pas une coquet­terie de parler si mal le français. Il faut que le malade ou «le type normal» fasse un effort certain pour me comprendre. Ils sont obli­gés de traduire et prennent à mon égard une position active "

"La science est un trouble du comportement de certains types qui en font une obsession; ils veulent tout contrôler par la
science. La guerre est incontrôlable. Mais comme diraient les surréalistes, il y apparaît des cadavres exquis, c'est-à-dire de l'imprévu, des associations libres, qui ne sont pas purement fantaisistes elles sont plus réelles que le réel."









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